Le Sculpteur
David Smith, sculpteur en manque d’inspiration et de reconnaissance, a pourtant connu son quart d’heure de gloire. En est-il devenu accro au point de déprimer et de ne plus rien produire ? Telle est la question que laisse se poser Scott McCloud dans un récit teinté d’une bichromie bleu de grisaille. À l’issue d’un pacte faustien, notre sculpteur acquiert un super pouvoir qui lui permet de sculpter à mains nues débarrassant son inspiration de toute contrainte mais pendant un temps limité, et cela en échange de sa vie. Le sort en est jeté et, comme on le sait, la vie réserve des tours et des détours qui font dérailler le train des événements. C’est sans aucun doute le roman graphique par excellence, à la fois littéraire et au rythme graphique efficace et fluide multipliant les genres : romance sentimentale, approche philosophique et pouvoir super-héroïque, l’ensemble se mêle dans une fable contemporaine qui tourne autour des nuances du mythe faustien et soulève au passage un bon paquet de questions sur les affres de la célébrité, l’art contemporain, l’art ou la vie… bref, on n’en sort pas indemne. Le mieux est de le siroter comme un bon vieux whisky, de prendre son temps dans la lecture en se ménageant des temps de pause réflexive.
Alors bonne dégustation !