Ranma 1/2
Ranma est beau… Ranma est jeune… Ranma est déjà un grand expert en arts martiaux… mais Ranma est maudit. Le prix à payer à son entraînement de l’enfer au coeur d’une source magique n’est pas banal : le contact de l’eau froide le change en jeune fille, alors que l’eau chaude lui rend ses attributs masculins. Voilà qui fait beaucoup d’infos à digérer pour Akane, sa fiancée, lorsqu’elle apprend tout cela lors de leur première rencontre.
En grand écart permanent entre romantisme et action, cette série se révèle d’abord comme un parfait divertissement, digne des plus grandes comédies de cinéma. À crever de rire et ultrarythmées, les aventures de Ranma et d’Akane se dégustent comme un bonbon, emballé dans un merveilleux dessin, aussi moelleux que goûtu. Puis on capte que cette sucrerie est plus pimentée qu’il n’y paraît… que c’est un shōnen qui envoie voler les conventions en plaçant en plein milieu de son scénario la question du genre, son héros changeant de sexe à tout bout de champ. On finit par admettre qu’on aime aussi cette série pour son érotisme et son rapport au corps decompléxé.
Enfin, on réalise que Rumiko Takahashi a osé mettre, il y a déjà 32 ans, un grand coup de talon dans une fourmilière bien viriliste en créant un immense succès avec une série aussi subversive qu’en avance s ur son temps. Chapeau bas, madame !!!