Tamara Drewe
Aaah Stonefield ! Sa verdure enchanteresse, ses prairies typiques de l’Angleterre campagnarde d’autrefois, ces bouseux gens simples au bon sens rustique et sage… LE cadre idéal pour installer sa maison d’hôte, dédiée aux écrivains londoniens en fort besoin de retraite créative, propice au regonflage de melons. Beth se plie en quarante pour les besoins vitaux de Nicolas, son romancier volage de mari, et chouchoute comme une mère cette armée de poètes maudits et autres scribouillards dépressifs. Un équilibre égocentrico-rural parfait… jusqu’à l’arrivée au village d’un nez joliment refait et d’un mini-short fort bien porté…
Sous des airs pastel d’une grande douceur, Tamara Drewe est un bouquin savoureusement méchant, comme les Anglais savent si bien écrire. Tout en subtilité, tout le monde en prend pour son grade. Si la satire marche si bien, c’est que Posy Simmonds, en bonne dessinatrice de presse, est passée maître dans l’art de croquer et d’écrire des personnages crédibles et vivants. Elle nous emporte dans ce tourbillon de petites névroses et de grandes questions par une narration inédite, alternant textes et BD avec une fluidité
de dingue.
Au final, Tamara Drewe, c’est un peu retrouver la fraîcheur et l’acidité de Quatre mariages et un enterrement, l’audace littéraire et graphique en prime. So british !